Blé dur Nouveautés : résistance au froid et mélanges au menu
À l’occasion de la réunion régionale Arvalis-Institut du végétal, qui se tenait en fin d'année 2010 à la Cci d’Avignon, Philippe Braun est revenu sur les variétés de blé dur et l’intérêt des mélanges pour limiter les risques.
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Graphique 1. (© Arvalis) |
Alexis est une variété à l’épi fertile mais tardive, assez polyvalente, dont la médiane de rendement sur les trois dernières années se situe au niveau de Miradoux. « Elle a une bonne capacité de production, y compris en cas de pluie », soulignait Philippe Braun, ingénieur régional d’Arvalis. Bakardi est une variété à gros grain « mais qui n’est pas très souple vis-à-vis de la compensation des accidents ». C’est une variété adaptée aux semis précoces et « qui finit très bien ». Elle présente en outre un bon PS. Surmesur est certes peu productive et ses épis sont petits, « mais c’est une des variétés les plus tolérantes aux maladies du réseau et qui fait en plus beaucoup de protéines ! », détaillait l’ingénieur.
Un classement tolérance au froid
Philippe Braun a ensuite fait un aparté sur la tolérance au froid, « un critère que l’on regarde habituellement peu dans nos régions ». Les coups de froid enregistrés en 2010 ont pourtant remis au goût du jour la question. « Nous nous sommes aperçus que le classement réalisé au nord de la Loire était pertinent au regard du rendement régional obtenu ces trois dernières années. » Ainsi, Soldur présente une très bonne tolérance au froid ; Karur, Argelès, Cultur, Biensur, Clovis et Pescadou une assez bonne tolérance au froid ; Nefer, Joyau, Sculptur (Claudio) et Robel sont moyennement tolérants au froid, tandis que Babylone, Isildur, Miradoux, Liberdur et Pharaon sont faiblement tolérants. « On note enfin que les variétés les plus sensibles au Chlortoluron sont également les plus sensibles au froid » résumait-il.
Le mélange variétal, un sujet à la mode
Semences traitées ou non traitées ? En 2010, Arvalis a mené sept essais portant sur l’intérêt ou non de semer des semences traitées. 17 variétés de blé ont ainsi été comparées, avec une modalité ‘traitée’ et une autre ‘non traitée’. Le gain moyen est de 18 quintaux par hectare en moyenne, avec un taux de nuisibilité des maladies en 2010 compris entre 22 et 25 %. |
Pour préciser les choses, Arvalis a donc réalisé quatre essais en 2010 comparant les résultats moyens de deux mélanges (Dakter + Miradoux + Pharaon et Dakter + Miradoux + Sculptur) en traité et non-traité, « avec des variétés a priori bien adaptées et capables d’aller chercher des quintaux, que ce soit en traité ou en non-traité ».
Quatre premières informations ressortent de ces essais :
- « ce n’est pas en mélangeant trois variétés qu’on va gagner des quintaux », annonçait Philippe Braun ;
- le mélange permet d’obtenir plus souvent un rendement supérieur à la moyenne des trois variétés (graphique 2) ;
- « du point de vue de l’agriculteur, le mélange est un amortisseur d’incertitudes qui évite de faire tomber la moyenne des rendements » ;
- enfin, en non-traité, le mélange est souvent plus proche du rendement maximal (Ndlr : rendement obtenu avec la meilleure variété composant le mélange).
« Cette question émane du terrain et pour l’instant, les premiers résultats montrent que mélanger trois variétés n’est pas si idiot. » Des essais complémentaires sont en cours pour la saison 2010/2011.
Graphique 2 : Mélanges variétaux. (© Arvalis) |
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